La Ciotat
Décrépie par les profondes cicatrices
que la funeste asbeste a laissé en ton sein
tu as su garder ton âme
et te battre pour survivre!
Tes maisons ocres regardent toujours
le lieu de l'infamie
resté longtemps desert
aprés des années de prospérité imaginaire.
Les chantiers renaissent maintenant
tournés encore et toujours vers la mer
plus touristiques plus propres.
Le souffle coupé jadis se remet
à battre aux sons des jeunes marins,
aux bruits du vent de Nord Ouest,
aux vives couleurs bleues de ce ciel dégagé.
Comme pour flatter les anciens,
ceux qui ont péris des fibres amphybolles
ceux qui souffrent de leurs poumons malades
ceux qui craignent pour leur avenir;
Tu reconstruis sur les cendres encore
brulantes un avenir voué à fleurir
longuement.Comme pour remercier
les anciens d'avoir créé cette structure
au péril de leur vie, tes enfants
sément leur savoir sur les quais,
renouent les cabestans sur les bites metalliques.
Ton église pleure tes ouvriers disparus
et célébre maintenant les mariages
et les baptêmes de leurs fils courageux.
Sous l'aile protectrice de l'aigle, tu abrites
tes nouvelles coques pour
qu'une fois encore elles véhiculent
ton nom le long des mers et des océans
du monde; afin de garder eternel
le souvenir des plaies indélébiles de ces fibres homicides.